« Ils vont venir ici, Liz, ils vont venir, et les
ténèbres se refermeront sur moi… sur toi… sur tout le monde. »
Liza vit avec sa sœur, à l’écart de la Société. Elle a promis
de toujours la protéger, elle, la petite Anna qui n’a jamais su marcher.
Mais en quelques heures, leur destin bascule. Anna est capturée par la
Milice.
Liza n’a pas le choix. Si elle veut revoir sa sœur, elle va devoir
quitter le monde qu’elle connaît et entrer dans cette Société qui retient Anna
prisonnière. Quitte à tomber dans le piège tendu par son président, un homme
manipulateur et sans scrupules…
Mon avis
Corbeaux est le premier tome de Manipulation, une dystopie qui avait l’air
intéressante et originale car pour une fois, l’héroïne vit à l’écart du système
totalitaire et va devoir s’y confronter pour pouvoir sauver sa sœur. Un
principe que je n’ai encore jamais vu dans le genre, puisqu’en général, le
héros vit dans ce système, l’accepte jusqu’au jour où tout bascule et où la
révolte se fait sentir. Là ce n’est pas du tout le cas, donc j’étais curieuse
de voir ce que ça pouvait donner. Malheureusement pour moi, cela a été une
déception parce que ce livre manque de profondeur.
On sent que c’est un premier roman, ça reste assez léger et parfois je
trouve que dans l’écriture c’est assez simple, peut-être un peu trop. Les
dialogues souvent m’ont paru naïfs et ça rendait les personnages peu attractifs.
Pourtant, l’idée de base aurait pu être intéressante, comme je l’ai dit,
rare sont les personnages en dystopie à vivre en dehors de la société
totalitaire qu’il va falloir combattre mais très rapidement on se rend compte
que l’univers manque de consistance. On ne voit pas grand-chose, on sait juste
qu’un dictateur dirige la Société, que les enfants sont rapidement enlevés à
leurs parents pour pouvoir les endoctriner plus facilement. Et on en reste là. En
soi, on ne voit rien d’horrible là-dedans, même si on fait allusion à certains
actes mais comme c’est rapporté, c’est presque une anecdote.
Alors pour une dystopie je trouve ça trop léger. Le but de ce genre est
de montrer des extrêmes, des choses vraiment affreuses pour qu’un vent de
révolte puisse se faire… et dans l’atmosphère on ne sent rien de tout ça. Il n’y
a pas vraiment de tension, pas quelque chose de pesant et de menaçant comme si
une épée de Damoclès se trouvait au-dessus de notre tête.
Quant à ce qui a attrait avec la famille de Liz et Anna, leur secret de
famille, c’est tellement vite expédié que c’est à se demander si ça avait là un
grand intérêt de l’évoquer. On en fait toute une histoire du livre pour qu’au
final, il soit vite oublié et relayé au second plan. J’aurai aimé en savoir
plus à ce sujet, et pas l’apprendre de cette manière.
L’autre problème c’est que l’intrigue est assez plate et prévisible. Je n’ai
pas vraiment été surprise de la tournure des événements et des révélations qui
sont disséminées un peu partout. A moins de 100 pages j’avais déjà compris l’identité
d’un personnage alors qu’on ne l’apprend qu’à la moitié. Quelques incohérences
surviennent, ce qui gâche un petit peu l’ensemble. L’auteur veut instaurer de l’action,
en soumettant ces personnages à des épreuves mais là encore je n’y ai pas
vraiment cru, à aucun moment je n’ai vraiment craint pour leur vie, alors même qu’elle
use de la torture mais ça n’a pas fonctionné. Ça reste trop plat et calme, ça
manque d’énergie tout ça, de niaque.
Je dois avouer que je me suis ennuyée et j’avais hâte d’en finir parce
que mon désintérêt pour ce livre allait grandissant. Je n’en attendais pas grand-chose
à la base, j’évite de me faire trop un avis en amont – raison pour laquelle je
lis rarement les chroniques pour justement laisser sa chance au livre et n’avoir
aucun a priori – mais je dois dire que j’en attendais un peu plus pour une dystopie
Young Adult.
Quant aux personnages, ils m’ont paru fades. Je n’ai pas vraiment
accroché avec eux. Anna la petite sœur qui est sensée avoir 8 ans n’a pas l’air
d’être une enfant. Alors certes, c’est un petit génie mais j’ai plus eu la
sensation d’avoir affaire à une adolescente qu’à une enfant, donc ça crée un
certain décalage qui n’était pas le bienvenu. Liz n’est pas spécialement
attachante, j’ai suivi son aventure mais sans grand intérêt. Sa relation avec
Calim est aussi très surfaite, comme tout le roman, du coup je n’ai pas
vraiment accroché avec eux. Mais le pire je pense que c’est le « méchant »
de l’histoire qui franchement ne vaut pas grand-chose. Pourtant avec ce qui se
passe, il aurait pu être intéressant, mais les actions et paroles qui lui sont
données sont juste ridicules pour moi… ça ne peut pas fonctionner.
En bref, ce premier tome de Manipulation
n’est pas une franche réussite pour moi. Si l’idée de base aurait pu être intéressante,
le livre manque de profondeur aussi bien pour son univers qui reste trop en
surface et manque de tension, que son intrigue qui est plate et prévisible. Même
si l’auteur a cherché à avoir un peu d’action. Quant aux personnages, ils m’ont
laissé de marbre, je n’étais pas dans l’histoire avec eux. Ils sont, là encore,
pas assez approfondis et manquent de caractère et de personnalité pour qu’on
ressente vraiment quelque chose pour eux, que ce soit de l’attachement (Liz,
Anna, etc.) ou une haine profonde (Connor, Jake…). Une déception pour moi donc
mais à vous de vous faire votre propre avis dessus.
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