Jamais plus de Colleen Hoover

Quatrième de couverture

Lily Blossom Bloom n’a pas eu une enfance très facile, entre un père violent et une mère qu’elle trouve soumise, mais elle a su s’en sortir dans la vie et est à l’aube de réaliser le rêve de sa vie : ouvrir, à Boston, une boutique de fleurs. Elle vient de rencontrer un neurochirurgien, Lyle, charmant, ambitieux, visiblement aussi attiré par elle qu’elle l’est par lui. Le chemin de Lily semble tout tracé. Elle hésite pourtant encore un peu : il n’est pas facile pour elle de se lancer dans une histoire sentimentale, avec des parents comme les siens et Atlas, ce jeune homme qu’elle avait rencontré adolescente, lui a laissé des souvenirs à la fois merveilleux et douloureux. Est-ce que le chemin de Lily est finalement aussi simple ? Les choix les plus évidents sont-ils les meilleurs ?
Le chemin d’une jeune femme pour se trouver et pour rompre le cycle de la violence.
Est-ce que l’amour peut tout excuser ?

Mon avis

J’adore les romans de Colleen Hoover et désormais, dès qu’un nouveau livre sort, je le lis, sans chercher à savoir de quoi cela parle. Ainsi, en acquérant Jamais plus, je n’en savais rien mais avec les réseaux sociaux j’avais fini apprendre le sujet, et c’est pourquoi j’ai mis un peu de temps avant de me lancer. J’avais peur de ce que j’allais lire, car, commençant à connaître l’auteur, je m’attendais à quelque chose de dur, à une certaine souffrance, à être ravagée, comme je l’avais été avec Ugly Love par exemple… Mais finalement, j’ai été plutôt surprise par l’auteur.

Jamais plus est une romance mais différente de celle de d’habitude car l’auteur aborde le sujet sensible des femmes battues. On suit l’histoire entre Lily et Ryle, tout semble idyllique, une passion entre eux est indéniable, ils forment un beau couple, jusqu’à la première gifle. Mais elle sera la dernière n’est-ce pas ? C’est ce que veut croire Lily, pour le meilleur et pour le pire…

C’est un roman dur parce que cette histoire commence bien, une belle romance comme Colleen Hoover sait les faire et puis la gifle arrive… Et là, l’enfer ne fait que commencer. Mais je dois avouer que ce n’est pas aussi dur et violent auquel je m’attendais, je pensais que ce serait bien pire mais l’histoire a pris un tournant intéressant qui m’a bien plu et rendu ce livre plus supportable. Je ne minimise pas les faits, cela reste horrible de voir / savoir que cela existe, mais dans ma tête, ça allait encore plus loin, c’était bien plus tragique.

D’un point de vue extérieur, on ne peut pas comprendre une telle situation, comment Lily peut se laisser faire ? Pourquoi elle ne le quitte pas sur le champ, sachant ce que cela fait pour avoir vu sa mère dans la même situation ? Lily ne comprenait pas sa mère quand elle subissait toute cette violence et adolescente elle s’était juré de ne jamais subir ça. Alors pourquoi elle reste avec lui ? Avec cette tragique histoire, qui pourtant a bien commencé, Lily va avoir un début de réponses. Malgré, les actes, l’amour perdure et le pardon va de paire. Mais quelles en sont les limites ? C’est une histoire dure mais sans aller dans l’horreur absolu ou le pathos, ce qui est plutôt agréable car nous non plus on n’arrive pas à détester totalement Ryle malgré ses actes. Et c’est ça le pire. Lorsqu’on se met à la place de Lily, lorsqu’on voit leur romance, on est prête à le pardonner, comme le fait Lily. Alors que d’un point de vue extérieur et rationnel, il est évident qu’on ne laisserait pas la situation se réitérer et empirer. Ce n’est pas possible.

Mais comme je l’ai dit, tant qu’on n’a pas vécu ça, on ne peut pas comprendre ces femmes qui restent et qui se font maltraiter, on n’est pas dans leur tête ni leur cœur pour comprendre. Sachant que bien souvent elles sont isolées et n’ont personne sur qui compter pour pouvoir partir.

L’histoire est écrite avec deux temporalités, nous suivons son histoire présente, une fois adulte avec la création de sa boutique, et de temps en temps Lily se replonge dans ses journaux intimes lorsqu’elle était adolescente. Ainsi, nous basculons dans le passé et apprenons la situation de ses parents, ce père violent qui frappait sa mère, cette souffrance et incompréhension face à cette mère passive, qui se laissait faire, alors même que Lily ne souhaitait qu’une chose qu’elle divorce et s’en aille loin de cet homme qu’elle méprisait. Nous faisons également la connaissance d’Atlas, un jeune adolescent SDF qu’elle a aidé lorsqu’elle était adolescente et qu’elle retrouvera plus tard une fois adulte. Mais je n’en dirai pas plus à ce sujet. Il faut bien garder un peu de suspense.

Ce va-et-vient temporel permet de voir ce qu’elle a connu avec ce père violent et de faire le parallèle avec ce qu’elle vit maintenant aux côtés de Ryle. Mais il faut avouer que sa nouvelle situation est d’autant plus incompréhensible pour nous car au vu de cela, pourquoi se laisser faire ? Pourquoi ne pas quitter Ryle alors qu’il fait la même chose que son père envers sa mère ? Chose qu’elle condamnait totalement.

On ne peut pas être indifférent à cette histoire, elle touche forcément et j’ai eu plus d’une fois le cœur serré en voyant la situation se dégrader, pour s’améliorer mais c’est pour mieux replonger. Colleen Hoover joue avec nos sentiments et cet ascenseur émotionnel est à l’image de ce que ressent Lily pour Ryle.

Lily est une femme forte et en même temps elle a ses propres faiblesses et Ryle en est une. Mais elle est aussi lucide et se pose beaucoup de questions sur son couple, sur ce qu’elle devrait faire. Tout au long de la lecture on se demande si elle prendra la bonne décision pour son bien-être car elle mérite d’être heureuse et d’avoir une belle vie. Et avec Ryle, ce bel avenir est plus qu’incertain.

En bref, Jamais plus est une histoire déchirante comme Colleen Hoover sait le faire, et elle prend ici une dimension bien plus personnelle lorsqu’on lit la note de l’auteur à la fin de l’ouvrage. Mais elle reste « belle » en un sens car il arrive tout de même de bonne chose à Lily, elle va faire de belles rencontres, renouer avec son « passé » d’une certaine manière et cela va pouvoir la faire avancer. A elle de prendre la bonne décision, la seule possible de notre point de vue pour qu’elle puisse être heureuse, même si pour cela il faut prendre des décisions difficiles.

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