Demain il sera trop tard de Jean-Christophe Tixier

Quatrième de couverture

Que feriez-vous si vous connaissiez l’heure, terriblement proche, de votre mort ?

Mon avis

Demain il sera trop tard est un roman qui m’a interpelé. Après tout, une société dans laquelle on connaît la date de sa mort, cela a de quoi surprendre. S’il y a bien une chose dans la vie que l’on ne peut pas prévoir, que l’on ne peut pas savoir, actuellement, c’est bien cela. Il est donc intéressant de voir ce que l’auteur a créé autour de cet élément et je dois dire que cela m’a bien plu. Demain il sera trop tard est un roman efficace qui m’aura bien plu et qui, pour une fois est un one-shot, donc l’histoire se termine là et ça me convient bien. J’adore les séries mais il faut avouer qu’il y en a tellement que c’est difficile d’être à jour sur chacune d’elle.

Virgile est un jeune adolescent, un Long Terme, cela veut dire qu’il va dire assez vieux (87 ans pour être précis), il a donc la vie devant lui pour établir toute sorte de projet de vie. Mais très rapidement, la Brigade du Terme le cherche et veut l’arrêter. Pourquoi ? Un mystère qui risque de changer sa vie et lui faire prendre conscience que cette société qui se voulait meilleure, est loin de l’être. En parallèle, nous suivons Enna, qui est une Court Terme (elle vivra moins de 30 ans) qui vit dans un bidonville dans des conditions exécrable et qui lutte pour survivre.

L’écriture de l’auteur est très agréable à lire, c’est la première fois que je lis un roman de Jean-Christophe Tixier (bien qu’il en ait écrit beaucoup) et je dois dire que l’expérience a été plutôt bonne. Les pages défilent sans qu’on ne s’en rende compte, c’est très bien écrit et efficace dans le genre, de quoi passer un très bon moment de lecture.

L’intrigue est bonne et bien menée. L’action arrive dès les premières pages, on n’a pas le temps de s’ennuyer puisque Virgile est recherché par la Brigade du Terme et qu’il va devoir s’enfuir, tout en cherchant à comprendre pourquoi on veut l’arrêter. La narration n’est pas centrée uniquement sur Virgile et ça, c’est aussi intéressant car cela permet d’avoir d’autres points de vue, d’autres informations et des profils de personnages plus diverses. On suit les principaux, à savoir Virgile et Enna, mais on suit aussi Jolson, un jeune Long Terme qui fait des études pour intégrer une des Brigades, mais on suit aussi une conversation entre deux hommes qui doivent « régler un problème », ceux qui cherchent notamment Virgile pour une raison obscure. Du moins dans un premier temps.

J’ai été surprise qu’on sache si vite pourquoi on le recherchait, mais en même temps, il s’agit d’un one-shot, donc il faut bien que les éléments arrivent vite pour terminer l’histoire à la fin du livre. L’auteur sait maintenir un certain suspense, car si nous lecteurs savons certaines choses, les personnages les ignorent durant un long moment. Mais les révélations se font également sur la fin, j’avoue que je m’attendais un peu à quelque chose du genre au fur et à mesure de ma lecture. Cela semblait logique mais cela n’en reste pas moins plaisant à suivre et haletant. On a envie de savoir, cela reste convenu pour certaines choses mais c’est efficace donc cela me va parfaitement.

L’univers est vraiment intéressant, on a trois types de populations, les Longs Termes qui vivent plus de 60 ans, les Moyens Termes jusqu’à 50 ans, et les Courts Termes les moins de 30-20 ans. Mais très clairement, on peut séparer la population en deux groupes les Longs et les Courts Termes puisque les deux personnages principaux, Virgile et Enna appartiennent respectivement à ces groupes. On est là dans un schéma assez classique, comme d’un côté les riches et les pauvres, là on classifie les gens en fonction de leur durée de vie. Après tout, pourquoi s’investir à éduquer des gens qui ne vivront pas 20 ans et qui n’apporteront finalement rien à la société ?

A cause de l’amoindrissement des ressources, le gouvernement a su créer et instaurer un test pour connaître la « date de péremption » des gens afin de savoir où mettre leurs intérêts. Ce qui en un sens peut être louable puisque cela a été parfaitement acceptée par la société. Mais qui est-on pour décider qu’une vie vaille mieux qu’une autre, même si cette dernière est courte ? Cela pose des questions intéressantes. Le fait de connaître la date de sa mort permet aussi de planifier sa vie mais si cela venait à être chambouler, comment faire pour continuer de vivre ?

Evidemment, comme souvent dans ce type de romans, quand on a une population scindée, les rancœurs et la haine va souvent de pair. Les Longs Termes se croient supérieurs et meilleurs et assujettissent les Courts Termes, n’hésitent pas à s’en prendre à eux, juste pour le plaisir. Et les Courts Termes se retrouvent parqués comme des miséreux, vers l’extérieur, comme des déchets dont on voudrait oublier l’existence.

Quant aux personnages, ils sont plutôt sympathiques et attachants, du moins pour la plupart d’entre eux. Ils se retrouvent confronter à un système injuste et inégalitaires et luttent contre ce système. On reste sur des personnages plutôt classiques, Virgile qui ignorait tout de ça, va changer sa vision des choses et lutter à côté du Réseaux, qui militent contre le gouvernement en place. Enna, est la jeune rebelle, Lou aide le Réseau en surveillant tout ce qui se passe grâce à ses compétences en informatique. Mais cela forme un groupe éclectique plutôt agréable à suivre.

 En bref, Demain il sera trop tard est un roman prenant et intéressant qui m’aura fait passer un bon moment de lecture. C’est un livre qui donne matière à réfléchir, comme souvent dans les romans de SF de ce genre. L’intrigue est bonne et bien menée, avec une action qui nous tient en haleine tout du long. Les personnages sont intéressants et sympathiques qui luttent pour une vie meilleure et plus juste. Et vous, aimeriez-vous connaître la date de votre mort ?

Commentaires

  1. Moi aussi j'ai bien aimé ce roman. Il est original.
    Ce n'est pas le premier roman de Jean-Christophe Tixier que je lis mais chacun de ses romans est très différents. C'est appréciable d'ailleurs.

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    1. Bon à savoir parce que c'est vrai que si c'est toujours la même chose un moment donné ça devient chiant. Raison pour laquelle je n'ai pas lu beaucoup de livres de David Eddings parce que j'ai vite remarqué que c'était tout le temps pareil... Ça n'a pas trop d'intérêt au bout d'un moment

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